Aira Arby
 

Aira Arby de Tombouctou

« J’ai annulée tous mes projet pour la Biennale »

Au cours du vernissage de l’exposition « Parures Féminin » de la biennale au palais de la culture, nous avons rencontré la star de Tombouctou, Aira Arby. C’était le vendredi 12 septembre 2003 ; Ici elle évoque sa vision de la biennale.

Le Reflet : Qu’est-ce qui explique votre présence a la biennale ?
Aira Arby : Je suis là avec la région de Tombouctou comme c’est toujours le cas depuis 1970. J’ai fait toutes les éditions de la biennale. Et je continue à le faire. Je me suis singulièrement occupé de la préparation de notre participation à l’exposition d’objets féminins. L’essentiel des œuvres présentées sont de moi, y compris les tresses. J’encadre également la soliste de notre région.

Le Reflet : On constate que dans la plupart des régions, les anciens ne participent plus à la biennale. Qu’est-ce qui explique votre constance ?
Aira Arby : J’aime toujours cette manifestation artistique et culturelle. Peut –être que les autres a leurs raisons qui est différentes de la mienne. Nous n’avions pas la même motivation pour participer à la biennale. J’aimerais être tout le temps aux cotés des nouvelles générations afin de leur donner de bonnes leçons. C’est cela ma motivation. J’ai d’autres occupations. J’ai des projets à réaliser. Mais j’ai tout abandonnée pour accompagner la région de Tombouctou (elle a perdu son père le jour même de la prestations de cette troupe devant le jury. Malgré sa douleur, elle a tenu à être aux cotés des jeunes à ce moment décisif, NDLR). Je serai avec Tombouctou tant que cela est possible.

Le Reflet : Quels sont ces projets ?
Aira Arby : Je devais aller à Dakar le 10 septembre. Mais, j’ai préférée rester à coté de la troupe de Tombouctou jusqu'à ce qu’elle joue. J’ai également annulée l’animation de certaines manifestations sociales, des mariages notamment. Parce que je ne veux pas faire une animation tant que je n’ai pas fini la compétition avec ma troupe. Je ne compétirai pas, mais je leur apporte mon appui morale et technique.

Le Reflet : Etés-vous satisfaites de votre prise en charge ?
Aira Arby : Les populations de la commune V sont nos ôtes. Et nous sommes vraiment bien logés. On ne sent pas qu’on a quitté Tombouctou à cause de la chaleur de l’accueil de ces populations. Elles sont toujours avec nous. Les difficultés ne manquent pas parce que qu’aucune organisation n’est faillible. Vous savez, il y a 15 ans qu’on n’avait pas organise la biennale. Les petites failles sont donc normales.

Le Reflet : Quelles sont les conséquences de 15 ans de rupture de la biennale sur la culture malienne et quelles solutions préconisez-vous pour la pérennisation de la biennale ?
Aira Arby : Depuis l’arrêt de la biennale, iln’y a plus de création de chanson. La biennale permet aux autres artistes de faire la promotion de la culture de leur région, des chansons, des parures…Par exemple, toutes les artistes qui ont passé par la biennale, même si elles ne sont pas meilleurs que les autres, sont néanmoins parvenus à s’imposer sur a scène artistique et culturelle. Actuellement, à travers leurs compositions, on peut distinguer celles qui ont fait la biennale des autres. Il faut que la biennale continue. Il faut améliorer un peu les conditions d’hébergements. Parce que moi j’aurais aimé que Kayes et Kidal sont logés dans le même lycée. Il en est de même que Gao et Ségou et Sikasso et Tombouctou. C’st ce rapprochement qui peut favoriser l’intégration attendu de la biennale.

Birama Touré

12/01/2004