Néba Solo

 

Souleymane Traoré "Solo"
Le Génie du balafon

Le regretté Lamissa Bengaly a initié l'oeuvre de vulgarisation, de revalorisation et de promotion du balafon. Aujourd'hui, un jeune dynamique et virtuose a pris le flambeau, il se nomme Souleymane Traoré connu sous le sobriquet Néba Solo. L'enfant de Nébadougou a fait du balafon l'instrument traditionnel de musique le plus populaire actuellement au Mali. Son génie a également séduit et conquis l'occident où il est de plus en plus la coqueluche des festivals et autres échanges culturels. Flash sur un génie qui a réussi la prouesse de créer un harmonieux accord entre le balafon et beaucoup d'instruments traditionnels et modernes.

"Chacun a son rôle à jouer dans la construction de son pays. La Can 2002 est une affaire nationale. La contribution des artistes à la réussite de cet événement doit être la mobilisation et la sensibilisation des populations et surtout la motivation des joueurs", explique Souleymane Traoré pour justifier son choix de dédier une chanson à la Can 2002 sur son prochain album.
Bien coté sur la bande FM, dans les night clubs ... ce morceau est la plus belle ode dédiée à la première Coupe d'Afrique des nations du 3e millénaire que notre pays organise du 19 janvier au 10 février prochains. Il figure sur un album également appelé "Can 2002" de onze titres qui sera officiellement sur le marché discographique le 6 septembre 2001. Le concert dédicace aura lieu à la même période
à Sikasso. En plus de Néba Solo le spectacle sera animé par Molobaly Traoré, Déné Issébéré et Mama Draba.

Une enfance au rythme du balafon
Néba Solo est né en 1969 à Nébadougou, un petit village de Sikasso. Son enfance se passe au rythme des longues et pénibles journées aux champs et les soirées de balafon, son père est un virtuose de cet instrument. Beau garçon, trapu et de taille moyenne, le regard vif, reflet d'une intelligence hors du commun, Néba Solo est un artiste au vrai sens du terme. Très intelligent et doté d'un sens pointu de l'observation, il maîtrise rapidement le jeu et la technique de fabrication du balafon. Il se fait vite une réputation à Nébadougou et environs. Mais le goût de l'aventure le sèvre momentanément de sa passion. Toutefois, après avoir sillonné le Mali et les pays limitrophes pour exécuter de petits boulots de consolation, le jeune Sénoufo retourne à ses premières amours.

"J'ai appris le balafon depuis ma tendre enfance. Cela ne m'a pas empêché de tenter l'aventure. J'ai fais beaucoup de métiers. En fin 86, je me trouvais à Bamako ou j'étais employé par un maraîcher (il gagnait 3.500 FCFA (6 €) par mois). J'écoutais beaucoup de musique surtout le disco, le funk, le rock et le reggae. C'est en écoutant l'album "Jérusalem" d'Alpha Blondy que j'ai commencé à me poser des questions. Pourquoi ne pas me servir du balafon pour essayer d'avoir la notoriété du rasta Ivoirien ? me suis-je dit, c'est ainsi que j'ai eu l'idée d'exploiter la maîtrise du balafon pour vivre et me faire une place au soleil", se souvient-il.
A partir de 1987 commence sa recherche et sa réflexion sur la méthode d'amélioration de la sonorité du balafon. Le jeune artiste travaille aussi à créer un accord entre le xylophone et autres instruments de musique.

"Je me suis beaucoup appuyé sur la basse que j'ai amélioré pour rendre le rythme attrayant et dansant. Pour cela j'ai ajouté à l'instrument trois grosses lamelles", souligne-t-il. Si cet exploit lui a valu une distinction particulière, il n'était pas du goût de tout le monde à commencer par son père, qui craignait que son fils ne dénature l'instrument fétiche des Sénoufos. Mais par la suite, il a dû reconnaître la réussite de l'initiative de son héritier.

Réussite
Le succès de Néba Solo commence à partir de cette perfection apportée au balafon.
Il lui arrivait de jouer 30 nuits d'affilée tellement il était sollicité. Sa manière de jouer est surprenante, sa rapidité est telle qu'on a l'impression que le balafon joue tout seul.
Sa renommé dépasse vite sa contrée. Il est intégré dans la troupe théâtrale régionale de Sikasso.

En 1995, il participe au Dundunba Top, un festival organisé par la Radio Jamana de Koutiala, dans la Capitale de l'Or blanc, il amorce un tournant décisif de sa prometteuse carrière.
En tout cas, il garde un souvenir inoubliable de Dundunba Top. "C'est à ce festival que j'ai remporté !e 1er prix de ma carrière. Cela est inoubliable pour un artiste. A partir de là, ma carrière à également pris une autre tournure parce que j'ai été contacté par un producteur (Sory Yattassaye) avec qui j'ai signé mon premier contrat de production", se rappelle- t-il.

Ce 1er opus, est suivi en 1997, d'un second volume Confirmation. De plus en plus sollicité en Europe Souleymane crée son propre groupe pour s'imposer. Avec deux balafons, le bara, le karignan, le cicaara et deux excellents danseurs, sa formation devient rapidement la référence de la nouvelle génération et à la surprise de beaucoup de sceptiques, dans les boîtes de nuit comme dans les fèrès (places publiques) il succède à l'orchestre d'Oumou Sangaré comme meilleure formation artistique du Mali en 1996.

Plusieurs instruments
Souleymane Traoré maîtrise presque tous les instruments traditionnels (balafon, kamalen n'goni, karignan, bara, cicaara, djembé ...)
Il les joue autant qu'il les fabrique. Son attachement inconditionnel et sa connaissance des instruments traditionnels font sa force.
"Ce sont ces instruments que je connais le mieux. J'ai beau maîtriser les instruments modernes, je ne peux pas mieux les connaître que ceux de ma société. C'est aux artistes maliens de valoriser et de faire la promotion de nos instruments traditionnels. J'ai aujourd'hui en projet, la construction à Sikasso, d'une école qui formera les jeunes pour qu'ils les connaissent et les maîtrisent", dit il.

Le talentueux balafoniste a en tout cas, gagné son pari d'accorder le balafon avec d'autres instruments modernes et traditionnels. Il en a fait l'expérience lors des festivals réputés comme Musique métisse, (Angoulême France) à Rotterdam où il était l'unique représentant de l'Afrique ... Il a beaucoup travaillé avec le célèbre Frédéric Galliano qui a remixé son premier album, et avec d'autres ténors du Jazz, du blues, etc. A l'entendre, son ambition était de "prouver qu'on peut obtenir tous les rythmes et toutes les sonorités avec le balafon". Le défi est relevé mais, Solo pense qu'il peut mieux faire encore et poursuit ses recherches.

Moussa Bolly - 30 août 2001

 
1995 Première cassette
Yattassaye
1997 Kénédougou Foly
Yattassaye/MALI K7 SA
Remix Kénédougou Foly
Yattassaye/MALI K7 SA
 
Nouvelle pochette Remix
Yattassaye/MALI K7 SA
2001 Can 2002
MALI K7 SA
 
 

Souleymane Traoré "Solo"
The genius of the balafon

The late Lamissa Bengaly initiated the work of popularization and reassertment of the value of the balafon. Today, a young man named Souleymane Traoré nicknamed Néba Solo took up the torch. The child of the made of the balafon, the most famous popular music instrument of Mali. His genius also seduced and conquered the West where he is more and more the idol of the festivals and other cultural meetings. Flash on a genius who managed to create an harmony between balafon and several traditional and modern instruments.

"Everybody has a role in the construction of his country. The Can 2002 is a national matter. The contribution of artists to the success of this event should be the mobilization and public awareness campaign of the population and above all the motivation of the footballers", explains to justify his choice to dedicate a song to the Can 2002 on his future album.
Positively quoted on radio and in night-clubs, this song is the best ode dedicated to the first cup of nations of Africa of the third millennium organized by our country from next January 18 to February 10. It's on the album also named Can 2002 of 11 tracks which will be on sale officially on September 06,2001.
The dedicating concert will take place in Sikasso at the same period and in addition to Néba Solo, there will be Molobaly Traoré, Déné Issébéré and Mama Draba.

A childhood on balafon rhythm
Néba Solo was born in 1969 in Nébadougou, a small village of Sikasso. He spent his childhood on the rhythm of long and difficult days in fields and night of balafon, his father was a virtuoso of this instrument. Handsome guy, stocky and of middle height, with sharp eye reflecting his great intelligence, Néba Solo is a real artist. Very intelligent with a strong gift of observation, he controlled rapidly the way to play and the technique to manufacture of the balafon. He acquired rapidly a good reputation in Nébadougou and around. But the taste for adventure severs him for sometimes from his passion. However after his traveling through Mali and the countries around, he returned to his first love.

"I learned playing balafon since I'm a little child. This doesn't prevent me from going on adventure.
I did a lot of jobs. At the end of 86, I was in Bamako where I was employed by a market gardener (he won 3.500 FCFA (6 €) per month). I use to listen a lot of music above all disco, funk, rock, reggae.
When I listened to of, I began to wonder. Why not use the balafon to try to get the same notoriety as the Ivories rasta? I said to myself; this is how I get the idea of making a life balafon get a place in the sun
", he remembers.
Since 1987, he began to search and reflect on how to improve the sound of the balafon. The young artist also works on the creation of a harmony between xylophone and other music instrument.
"I leaned a lot on bass that I improved to make the rhythm attractive and dancing. For that I add to the instrument three big stips", he underlines. Even if this act gave him a particular distinction, it doesn't please every body especially his father, who was afraid to see his son altering the Senoufo's fetish instrument. But later, he has to recognise the success of his heir initiative.

Success
The success of Néba Solo begins with this perfection he brought to his balafon.
He was so in demand that he already had to play 30 nights non-stop. His way of playing is astonishing, he's so rapid that we have the impression that the balafon is playing alone.
His name spread out of the village. He's integrated in the regional Theatrical troupe of Sikasso.
In 1995, he took part in the Dundunba Top , a festival organised by Radio Jamana of Koutiala , in the capital of the white gold, he approaches the watershed of his promising career.
He has very good memories of the Dundunba Top. "it's due to this festival that I won the first prize of my career. It's unforgettable for an artist. Since then, my career also changed because I was contacted by a producer (Sory Yattassaye) with whom I sign my first contract".

This first album is followed in 1997 by a second one Confirmation. More and more in demand in Europe, created his own band in order to impose himself. With two balafons, the bara, the karignan, the titiara and two excellent dancers, his band becomes the leading band of the new generation and appears live just as well in night-clubs and on villages' public places: he will take over Oumou Sangaré as the best band of 1996 in Mali.

Several instruments
Souleymane Traoré controls almost all the traditional instruments (balafon, kamalen n'goni, karignan, bara, cicaara, djembé...).
He both play and manufacture them. His unconditional attachment and his knowledge of traditional instruments make his force.
"They are the instruments I know the best, even if I controls modern instruments, I won't know them as much as I know the ones of my society. Malian artist must reassert traditional instruments and make their promotion. I'm building in Sikasso a school where youth will learn to manufacture them and play them." he says.

The talented balafon player won his bet to harmonised traditional and modern instruments. He makes the experience in well-known festivals such as "Musique métisse", (Angoulême France), at Rotterdam where he was the only representative of Africa… He worked a lot with the famous Frederic Galliano who has re-mixed his first album, and with other tenors of Jazz, blues, etc. when you listen to him, you understand that his ambition was to "prove that we can play all the rhythm and sound with the balafon".
The challenge is taken up but Solo thinks it can be better and pursue his rehears.

Moussa Bolly - 30 août 2001

 
 
P 04/03/2004