MARIA
SIDIBE DITE SADIO, ARTISTE
La prestance de la gazelle
Elle brille comme une étoile filante
parmi les nouvelles révélations de la musique en ce début
d'année. Sadio Sidibé s'est d'abord révélée
au public malien comme une danseuse inégalable et une talentueuse
choriste. Mais, aujourd'hui, elle occupe le devant de la scène
avec un respectable coup d'essai musical : "Diama". Un premier
album qui fait déjà sensation auprès des mélomanes.
"J'avais la passion de la musique. Mais, aujourd'hui je suis
tombée amoureuse de cet art", explique Maria Sidibé,
l'une des meilleures révélations de la musique malienne
de ce début d'année. Cette passion et cet amour pour la
musique et la danse se ressentent sur son coup d'essai : "Diama".
Un pétillant album, produit par Parè Production
(Alassane Soumaoro) et distribué par Aly Landouré,
qui vous conduit droit aux pures sources musicales du Mandé et
du Wassoulou.
Au menu de l'œuvre disponible sur le marché depuis février
dernier, huit merveilleux titres qui vous renvoient à l'éros,
à la salubrité, à la grandeur du Mali. "Natan"
et "Diarabi" sont déjà savourés par les
mélomanes parce qu'au sommet des hits sur la bande FM. Mais,
n'hésiter surtout pas à écouter "Diagnè
Môgô", "Djebulu", "Sorofé"
ou "Diama".
Ce dernier titre célèbre l'humanisme, le cousinage à
plaisanterie, la solidarité, la tolérance… qui font
du Mali un véritable havre de paix. "Je n'ai pas beaucoup
voyagé, mais je sais que beaucoup de peuples envient les Maliens",
dit- Sadio de sa voix timide.
Avec une démarche de gazelle et un sourire enchanteur, Sadio
paraît timide et réservée. Mais, paradoxalement,
cette timidité et réserve couvent une forte personnalité
et une précoce sagesse. Comme beaucoup d'enfants issus de milieux
défavorisés, ses propos sont fait d'humilité et
de modestie. Son parcours artistique est très atypique. Maria
de son vrai nom (elle est surnommée Sadio parce qu'elle est la
cadette des jumelles), s'est très tôt passionnée
pour la danse. "Je ne pouvais pas résister au rythme
du djembé et du balafon". Cette passion pour la danse
a fait qu'elle n'a jamais pu rester sur les bancs d'une école.
A sept ans déjà, elle était une vedette locale
que peu de filles osaient affronter sur les "Fèrew"
(espaces publics où se déroulent les manifestations culturelles
dans les villages) de Birigo/Gwanta (Kita). Ce qui n'est guère
surprenant pour qui connaît ses origines. Dans la famille maternelle,
on est cantatrice de mère en fille comme Fanta Sidibé,
sa grand-mère, et Fanta Sidibé, l'heureuse mère
de la gazelle de Birigo. Mieux, Paul, son frère aîné
qui vit actuellement en France, est un virtuose du kamalen
n’goni et du djembé.
Sa cadette devient alors rapidement sa complice sur scène.
A 12 ans, Sadio est retenue dans la troupe de Birigo pour la semaine
locale des arts et de la culture de Kita. Meilleure révélation
(danse) de la rencontre, elle séduit au point que les nombreuses
sollicitations vont la contraindre à quitter son village pour
la cité de l'arachide (Kita).Véritable coqueluche, elle
se fraie allègrement un chemin vers la notoriété
régionale.
"Elle était venue en concert à Kita. Pendant
tout le spectacle, je n'ai pu rester sur place comme si j'avais des
fourmis dans les jambes. Et Sali s'est mise à chanter son titre
« Nakagnagami », je n'ai pas pu résister parce que
c'était l'une de mes chansons préférées.
Je suis montée sur la scène. Elle fut si émerveillée
qu'elle a cherché à me connaître. Il s'est trouvé
que son guitariste, Djélimakan Kouyaté, est un ami à
mon frère Paul. Avec l'accord de mes parents, j'ai suivi Sali
et Djélimakan à Bamako", explique l'élégante
danseuse. Mais, avec Sali, l'aventure a tourné court parce que
l'enfant de Birigo ne se sentait pas à son aise dans le groupe.
C'est à Kita que la cantatrice Sali Sidibé fait
sa découverte.
Veillant toujours au grain afin de permettre à sa sœur d'assouvir
sa passion, Paul lui a alors trouvé une place dans la troupe
"Babemba" managée par Soumaïla Coulibaly.
Maria s'illustre rapidement non seulement pour son talent, mais aussi
pour la passion et l'amour qu'elle a pour la danse. "Au sein
de ce groupe, j'ai enfin pu produire la plénitude de mon talent.
L'encadrement de Soumaïla m'a permis de beaucoup m'améliorer,
surtout au niveau de la maîtrise scénique", explique
l'élève assidue.
Suite à une sélection effectuée par une chorégraphe
sénégalaise, elle avait également intégrée
la compagnie de danse classique de Kettly Noël. Ce qui lui
permettait de cumuler danse traditionnelle et contemporaine. Malheureusement,
des difficultés sociales l'ont contraintes à abandonner
cette dernière.
N'empêche qu'elle ne va jamais cesser de conquérir la scène
et les mélomanes parce que plusieurs artistes lui font confiance
pour la chorégraphie de leurs clips et vidéos. Ainsi,
elle a eu la chance d'évoluer aux côtés des très
célèbres Coumba
Sidibé, Djénèba Diakité,
Sali Sidibé, Ramata
Diakité, Doussou Bagayogo, Coumba Sira
Koïta, Djénèba Sidibé, Broulaye
Camara et Seydou Camara (Paix à son âme).
C'est
son sérieux, son talent et sa passion qui lui ont aujourd'hui
valu le privilège de mettre un premier album sur le marché.
"Lorsque je travaillais avec Ramata Diakité, son guitariste
Amadou Bosso m'a remarqué. Si j'étais sûre
de mes talents de danseuse, je n'avais pas confiance en moi lorsqu'il
s'agissait de chanter. C'est Amadou et Ramata qui m'ont donné
cette confiance et qui m'ont poussé à sortir un album",
explique la jeune artiste.
Maria Sadio Sidibé mise beaucoup sur ce coup d'essai. "Avec
Diama, j'ambitionne de confirmer la notoriété que la danse
m'a déjà procurée. Mon rêve est de devenir
une star comme Oumou
Sangaré, Ramata Diakité, Coumba Sidibé,
Doussou Bagayogo…", espère-t-elle. La gazelle
est aussi consciente que pour réussir, elle doit affronter "les
crocodiles" du show biz et les pirates. "Les jeunes artistes
doivent se donner la main pour combattre activement la piraterie. Il
est temps que nous changions de stratégie en acculant les pirates
jusque dans leurs derniers retranchements. Nos aînés se
sont résignés. Mais, nous, nous devons nous battre parce
que nous avons tout abandonné pour la musique. Dieu n'aide pas
quelqu'un qui croise les bras pour l'attendre… Je suis sûre
qu'avec le soutien des mélomanes et la mobilisation des journalistes,
des producteurs, des autorités, des douaniers, des forces de
sécurité, etc., nous pouvons vaincre la piraterie",
prescrit-elle.
Malgré les difficultés auxquelles elle est fréquemment
confrontée, Sadio s'accroche à sa passion et à
son amour. "Je veux réussir pour mieux soutenir ma famille
et mes proches. Et Grâce à Dieu et aux bénédictions
de mes parents, je parviens déjà à subvenir à
mes besoins et à soutenir ma famille", reconnaît
l'élégante fille au charme envoûtant.
La vingtaine trébuchante et à la porte de la vie conjugale
(elle est fiancée), Sadio se positionne comme l'un des meilleurs
espoirs de la musique malienne. Son talent et son sérieux n'ont
pas échappé au percussionniste et chorégraphe François
Dembélé qui vient de lui faire confiance pour une
expérience artistique avec sa compagnie, "Santoro".
Et les dons naturels de Maria ainsi que ses qualités morales
et sociales lui ouvrent déjà des portes vers le succès,
la notoriété, la réussite sociale… la gloire
!
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MARIA
SIDIBE ALIAS SADIO, ARTIST
The imposing presence of the gazelle
She shines like a shooting star among the new revelations of the music
at the beginning of this year. Sadio Sidibé initially appeared
to the Malian public as an incomparable dancer and a talented chorus-singer.
But, today, she occupies the front of the scene with a respectable musical
first attempt: "Diama"; a first album which already creates
sensation by the music lovers.
"I
had the passion of music. But, today I fell in love with this art
", explains Maria Sidibé, one of the best revelations of
the Malian music of the beginning of this year. One feels the effects
of this passion and love for music and dance in her first attempt: "Diama".
A sparkling album produced by Parè Production (Alassane
Soumaoro) and distributed by Aly Landouré, which leads
you straight on to the pure musical sources of Mande and Wassoulou.
At the menu of this opus which is available on the market since last
February, eight marvellous titles which refer to the Eros, salubrity,
the greatness of Mali. "Natan" and "Diarabi" are
already enjoyed by the music lovers because they are at the top of the
hits on the radios. But, do not hesitate at all to listen to "Diagnè
Môgô", "Djebulu", "Sorofé"
or "Diama".
This last title celebrates humanism, the cousinship with jokes, solidarity,
tolerance… which make of the Mali a real haven of peace. "I
did not travel much, but I know that many people envy the Malians",
said Sadio with her timid voice.
With the step of a gazelle and a delightful smile, Sadio appears timid
and reserved. But, paradoxically, this timidity and reserve hatches
a strong personality and a precocious wisdom. As many children born
of disadvantaged backgrounds, her talks are made of humility and modesty.
Her artistic course is very atypical. Maria of her real name (she is
called Sadio because she is the junior of twins), was very early impassioned
for the dance. "I could not resist the rhythm of the djembe
and the balafon". This passion for dance made that she never
could stay on the benches of school.
At seven years old, she already was a local star that few girls dared
to face on the "Fèrew" (public spaces where the cultural
events take place in villages) of Birigo/Gwanta (Kita); a fact that
is hardly surprising for anyone who knows her origins. In the maternal
family, they are professional singer from mother to daughter like Fanta
Sidibé, her grandmother, and Fanta Sidibé,
the happy mother of the gazelle of Birigo. Better, Paul, his
elder brother who presently lives in France, is a virtuoso of the kamelen
n’goni and djembé.
Her junior sister then becomes quickly his accomplice on scene.
At 12 years, Sadio is retained in the troop of Birigo for the local
week of arts and the culture of Kita. Best revelation (dance) of the
meeting, she seduces so much that the numerous requests will force her
to leave her village for the city of the peanut (Kita).Veritable favourite,
she spawns herself easily a way towards regional notoriety. It is in
Kita that the professional singer Sali Sidibé discovered
her.
"She had come in Kita for a concert. During the entire spectacle,
I could not stay in place because I had ants in the legs. And Sali started
to sing her title "Nakagnagami", I could not resist because
it was one of my preferred songs. I climbed on the scene. She was so
filled of wonder that she sought to know me. We discovered that her
guitarist, Djélimakan Kouyaté, was a friend of my brother
Paul. With the agreement of my parents, I followed Sali and Djélimakan
in Bamako ", explains the elegant dancer. But, with Sali,
the adventure turned short because the child of Birigo did not feel
at her ease in the group.
Always taking care of his sister to allow her to appease her passion,
Paul then found her a place in the troop "Babemba" managed
by Soumaïla Coulibaly. Maria illustrates herself quickly
not only for her talent, but also for her passion and love for dance.
"Within this group, I finally could produce the plenitude of
my talent. The framing of Soumaïla enabled me to improve my technique
a lot, especially on the level of the scenic control", explains
the assiduous pupil.
Following a selection carried out by a Senegalese choreographer, she
had also integrated the company of ballet dancing of Kettly Noël;
this enabled her to cumulate traditional and contemporary dance. Unfortunately,
social difficulties forced her to give up.
The
fact remains that she will never cease conquering the scene and the
music lovers because several artists trusted in her for the choreography
of their clips and videos. Thus, she had the chance to evolve at the
sides of the very famous artists Coumba
Sidibé, Djénèba Diakité,
Sali Sidibé, Ramata
Diakité, Doussou Bagayogo, Coumba Sira
Koïta, Djénèba Sidibé, Broulaye
Camara and late Seydou Camara.
It is her seriousness, her talent and her passion that won her the privilege
to release an album. "When I worked with Ramata Diakité,
her guitarist Amadou Bosso remarked me. If I were sure of my
talents of dancer, I wasn’t at all when it was question of singing.
It is Amadou and Ramata who gave me this confidence and pushed me to
release an album ", explains the young artist.
Maria Sadio Sidibé put much on this first attempt. "With
Diama, my ambition is to confirm the notoriety dance already won me.
My dream is to become a star like Oumou
Sangaré, Ramata Diakité, Coumba Sidibé,
Doussou Bagayogo…", she said. The gazelle is also conscious
that to succeed, she must face "the crocodiles" of the show
biz and the pirates. "The young artists must give each other
the hand to fight actively against the piracy. It’s time that
we change of strategy by driving the pirates to their last entrenchments.
Our elder resigned. But, we must fight because we gave up everything
else for music. God does not help the one who folds the arms and wait…
I am sure that with the support of the music lovers and the mobilization
of the journalists, the producers, the authorities, the customs officers,
the safety forces, etc, we can overcome piracy ", prescribes
Maria.
In spite of the difficulties to which she is frequently confronted,
Sadio clings to her passion and love. "I want to succeed in
order to better support my family and my close relations. And Thanks
to God and to the blessings of my parents, I already manage to provide
for my needs and to support my family ", recognizes the elegant
girl with the bewitching charm.
About twenty and at the door of the conjugal life (she’s engaged),
Sadio positions herself as one of the best hopes of the Malian music.
Her talent and her serious do not escaped to the percussionist and choreographer
François Dembélé who has just trusted in
her for an artistic experiment with his company, "Santoro".
And the natural gifts of Maria as well as her moral and social qualities
already open her the doors towards success, notoriety, social success
… glory! |