05/04/07
MAMANI KEITA, ARTISTE -
Toujours avide d’expériences musicales  

Assitan Kéita dite Mamani n’est plus à présenter aux Maliens tant elle ne passe plus inaperçue aussi bien par son look que par sa belle voix. En concert le 6 avril 2007 au Centre culturel français de Bamako, elle a offert l’opportunité au public bamakois de déguster son nouvel album, Yèlèma. Une œuvre conçue avec le multi-instrumentiste Nicolas Repac.

Yèlèma ou changement ! C’est le titre du nouvel opus d’une des plus belles voix de la musique malienne : Assitan Kéita dite Mamani. Fruit d’une nouvelle expérience musicale avec Nicolas Repac, cet album (No Format/Universal Jazz) de huit titres à de quoi surprendre et séduire. Difficile en effet de ne pas succomber au charme des titres comme Yèlèma, Diarabi, Eye Djamaa, Kassi Koun ou Tamala en featuring avec Jean-Philippe Rykiel. Avant sa distribution officielle au Mali par les soins de Mali K7, Mamani a offert une opportunité exceptionnelle au public bamakois de découvrir cet opus lors de son concert du 6 avril 2007 au Centre culturel français de Bamako.
Originaire de Bamako et élevée dans la pure tradition Bambara, Mamani a très tôt chanté avec sa grand-mère maternelle. Dans les années 70, le talent précoce a participé activement à la vie culturelle de la capitale comme les semaines locales et la biennale artistique, notamment avec la troupe de théâtrale de Ouolofobougou, son quartier natal. Au début des années 80, elle intègre l’Orchestre de Bamako puis le Badema national, le meilleur orchestre du pays à l’époque.
Animée d’une farouche volonté de faire son trou dans la musique, Mamani débute ensuite comme choriste chez Salif Kéita et parcourt le monde avec le géant de la musique mandingue. Elle connaîtra par la suite diverses expériences musicales avec des stars du showbiz comme le jazzman américain Hank Jones, le pianiste mandingue Cheick Tidiane Seck, Djelimady Tounkara...
Avec son premier album, Electro Bamako, fruit de sa rencontre avec le Dj Marc Minnelli, elle ose un audacieux mélange de tradition bambara et d’expérimentations électroniques. Le produit séduit le public et la carrière solo de l’artiste prend une autre dimension. Vivant en France depuis 90, elle a à son actif plusieurs collaborations avec des groupes et un album chez Realworld. Mais, sa carrière solo a été réellement lancée avec Electro Bamako qui lui a ouvert largement les portes du showbiz international.
Son compagnon sur Yèlèma est peu connu du public malien. Mais, Nicolas Repac a longtemps été arrangeur pour d’autres révélations. On peut, entre autres, énumérer Arthur H, No one is innocent, etc. Guitariste, percussionniste, bidouilleur d’électronique, Nicolas Repac est un multi-instrumentiste talentueux. Le Tandem développe une musique de métissage et de risque, à la lisière rythmique de l’Afrique et de l’Europe. Le fruit de leur collaboration se passe de tout commentaire !
Moussa Bolly