N° 42
15 décembre 2003
     

"Yeredon" de Koko Dembélé. Fantastique prolongation de la saga
"Yèrèdon" est le titre du nouvel album de Koko Dembélé, le leader incontesté du mouvement rasta au Mali. Une somptueuse œuvre enregistrée au Studio JBZ à Abidjan. Originale et fantastique prolongation de la belle saga de ce reggae man au parcours atypique, Yèrèdon est un album de 10 titres mélodieux. Défenses, Wele, Saraka, Ismalo, Sinibé, Boitoun, Hansoulou… sont des titres irrésistibles à vous couper le souffle sur une piste de danse. L'opus, dont la sortie est programmée avec les fêtes de fin d'année, sera mis vente au Mali par les soins de Mali k7 SA. Avant, les passionnées de belles mélodies combinées aux textes engagés auront l'occasion de goûter à la galette sur la bande FM.

Se situant dans le même registre que "Baguinée" et "Tendero", les deux premiers albums "solo" du rasta, "Yèrèdon" vient relancer une carrière qu'on ne peut imaginer autrement que prometteuse. Parce qu'en plus du talent, l'enfant de la Venise malienne a un talent incommensurable faisant de lui un digne héritier de Bob Marley. Né en 1954, Koko Dembelé est originaire de Mopti (à 675 km à l'Est de Bamako) la capitale). Ayant vu le jour sur les berges du Niger et du Bani, son affluent, l'enfant ne pouvait qu'avoir la finesse de l'inspiration. Enfant bobo bercé dans la culture Peulh, Dogono et Bozo, il a reçu plusieurs influences qui peuvent justifier son engagement.

Issu d'une famille de griots, il était difficile à "Igofrey" de prendre un autre chemin dans la vie. En effet, excellent percussionniste, son père exerçait la profession familiale de cordonnier et animait les fêtes traditionnelles du village. Son épouse, un rossignol, l'accompagnait toujours de sa belle voix mélodieuse. Ils étaient donc les vedettes des traditionnelles cérémonies de baptême, de circoncision, de mariage ou réjouissances célébrant les fructueuses moissons. Déjà piqués par le virus de la musique, Koko tenait toujours à être un témoin privilégié des prouesses de ses parents. C'est donc dans cette ambiance qu'il a commencé, à l'age de sept ans, à s'exerce à la percussion à coté de son père.

En accompagnant son père, il fut la découverte des villes comme Bandiagara (capitale du pays Dogon) et des cités historiques comme Gao Djenné et Tombouctou. "Avec mes parents, j'ai appris la tradition orale, l'histoire des griots, leur rôle dans la société africaine. Les griots sont les conseillers des rois ou princes et, aujourd'hui, des présidents. Ils sont des philosophes, des ambassadeurs, des maîtres de la parole, des gardiens des traditions, des animateurs sociaux-culturels, des musiciens ou maîtres de cérémonies", récite-il pour prouver qu'il a été à bonne école.

De 1961 à 1969, il a fréquenté l'école primaire de Mopti avant celle de Bandiagara. Après son échec au DEF (Diplôme d'Etudes Fondamentales, équivalent au BEPC), il a opté (en 1970) pour une carrière musicale. Et de 1976 à 1986, après dix années de travail et de recherches, Koko devient le guitariste solo du célèbre Kanaga de Mopti. Un groupe régional devenu orchestre national du Mali sous la direction de Sory Bamba qui a appris beaucoup de chose à notre rasta. La star en herbe se distinguait à l'époque par des reprises réussies de Bob Marley, Jimmy Cliff, Burning Spear, etc. La voix du jeune talent attire les foules. Ce qui lui permet de s'imposer rapidement comme le principal chanteur de la formation.

En 1982, le Kanaga participe au festival de la Zone II à Dakar où 12 pays d'Afrique de l'Ouest s'étaient retrouvés. Fantastique début d'une aventure musicale qui va le conduire vers d'autres horizons. C'est ainsi que, en 1983, son orchestre est invité au festival métisse d' Angoulême (France) où il fit de nombreuses rencontres avec d'autres groupes du monde. En 1993, Koko Dembélé compose et chante Amagni, cette chanson dénonce le mensonge, le vol, la corruption et exhorte les hommes de tous pays à devenir dignes et bons.
Entre temps, Koko avait trouvé refuge à Abidjan, la capitale ivoirienne en vue d'entamer une carrière solo qui lui souriait. A l'époque, la Cité de la lagune Ebrié était la plate-forme incontournable du show biz africain. C'est dans cette ville qu'il va faire la connaissance de plusieurs grands noms de la musique notamment du génie Boncana Maïga "Maestro". Paradoxalement, le Maestro succombe sous le charme du savoir- faire en matière musicale de Koko. C'était en 1990.

Le rasta guitariste et percussionniste virtuose a ainsi le privilège de travailler avec le Maestro. Leur collaboration aboutit, en 1993 à "Baguinée" avec le titre Amagni. Cet essai a eu un énorme succès commercial en dehors du continent surtout au Brésil où s'est vendu comme du petit pain. C'est le début de la notoriété internationale. En Avril 1997, Koko est le 4è invité de marque, après Nelson Mandela, Michael Jackson ainsi que Paul Simon au 18è festival de Olodum. Et cinq mois plus tard, soit en septembre 1997, Koko est à nouveau réclamé par les "Baianos " (habitants de l'état de BAHIA). Leur idole y retourne donc pour répondre au SOS de ses fans. C'est le succès total. L'artiste est à la première place de tous les Hits Parades de son pays.

Ce succès phénoménal lui vaut et une relative percée internationale et le jeune talent en profite pour mettre un second album (1998) sur le marché : "Tendoro". Le succès est immédiat et ravageur parce qu'aucun mélomane, surtout adeptes du rastafari, ne pouvaient rester indifférent aux titres poignants comme Rasta man, Tendoro, N'Sirana Malo, Fugnèba… La rampe de lancement est ainsi trouvé par le fils du Niger et du Bani qui se lance à la conquête de l'Europe voire de l'Occident. Il entreprend une tournée de promotion de Tendoro qui le conduit en France, en Allemagne et en Suisse.

De retour de l'Europe, il entreprend une tournée sous-régionale sillonnant ainsi presque toutes les principales villes ivoiriennes et maliennes où les mélomanes se piétinent pour assister à ses concerts. Au Mali, il se maintient au sommet des hits parades pendant environ deux saison. Après cet époustouflant succès, l'artiste c'est pour un moment éclipsé pour mûrir ses projets artistiques et surtout concocter le menu de son futur album. Et le résultat est au-delà des attentes parce que Koko a mis le paquet dans cette œuvre qui va séduire et conquérir les rares âmes qui étaient jusque-là indifférentes à son talent. "Yèrèdon" est surtout le cadeau de fin d'année que Mali K7 offre aux amateurs de belles mélodies.
King Moseto

Thione Seck,
l'une des plus belles voix de la musique sénégalaise, nous revient avec un nouvel album "Orientissimo". C'est un album de quatorze titres produits par Syllart production africando aux parfums de la musique orientale. Enregistré entre Badras (Inde), le Caire (Egypte), Paris(France) et Dakar(Sénégal), cet album est un chef d'œuvre musical et une première expérience dans le cadre d'interpénétration culturel Orient Afrique au sud du Sahara. Enregistrement qui débuté en 2000, a prit fin en octobre 2002. Pour l'heure, Six titres seront disponibles sur support cassettes, la version CD ne sera disponible qu'en mars 2004.

Selon les indiscrétions qui nous arrivent, "l'homme fort du régime" Yéli Fuzzo ne sera pas à Bamako pour les fêtes de fin d'année. Selon toute vraisemblance, son staff prépare avec lui des showcase aux USA qui lui permettront de se faire une place (un nom) au pays de l'oncle Sam.

Amkoullel, l'enfant peulh poursuit ses études d'ingénieur en acoustique dans le froid glacial de la métropole.
Le petit berger malien se porte à merveille. Tiens bon petit charmeur.

Les meilleures ventes de l'année 2003 au Mali

A
B
Artiste Album
AA
     
Artiste
Album
AA
01
10 Seydou Camara Mali Den
A
06
10
Déniba Sanogo Jolie
02
 
Mamou Sidibé
Foulbé
 
07
 
Idrissa Soumaoro
Koté
03
  Tata Diakité Djama
 
08
 
Salif Keïta
Moffou  
04
 
Kon Kan Ko Sata
Moussouw
 
09
 
Madou Camara
& Mah Kouyaté
05
 
Tata Diakité
(Best Of)
 
10
 
Rokia Traoré
Bowboï
A = Cette semaine / B= La semaine dernière              
           
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