Tribune / Presse
Article paru dans
N° 2488 - 20/04/2005

MARCHE DES ARTISTES SUR LE BMDA

Des artistes musiciens, danseurs, percussionnistes… ont organisé hier au CCF un débat sur la problématique du piratage des œuvres. En cette circonstance une marche de protestation face au laxisme et l’inefficacité du Bureau malien des droits d’auteurs (BMDA) a été décidée pour ce mercredi.

Le débat a regroupé autour de Barou Diallo, Bassékou Kouyaté, Mamou Sidibé et Lassiné Coulibaly de nombreux artistes en colère. Parmi eux des grosses pointures de la musique malienne comme Oumou Sangaré, Babani Koné, Yoro Diallo, Samba Diallo, Toumani Diabaté, Néné Sourakassy, etc. Tous, dans un élan de solidarité, ont dénoncé le laxisme coupable du BMDA qui, à les en croire, n’a jamais pu défendre les intérêt matériels des artistes.

Selon Barou Diallo, après la fermeture des deux maisons de production (Seydoni et Mali K7), les artistes maliens devaient comprendre que leur sort ne dépend que d’eux-mêmes. « Nous devons comprendre que c’est l’union qui fait la force. Je ne doute pas de la compétence de notre bureau mis en place. Mais ceux qui ont le devoir de prendre à bras le corps ce problème de piratage de nos œuvres ».

Sur Koulouba aussi ?
Pour Yoro Diallo, Samba Diallo et Gaoussou Koumaré, il est grand temps que les artistes se lèvent pour réclamer justice. « Si réellement nous sommes dans un Etat de droit, comment des individus non masqués continuent à vivre des œuvres d’autrui au vu et au su des autorités ? C’est que dans ce pays il y a deux poids deux mesures », a dit M. Koumaré pour qui la violence n’est pas la solution. D’autres voix se sont insurgées contre le BMDA qu’elles rendent responsable de tout le malheur des artistes.

« Nous devons nous faire entendre, même s’il faut marcher jusqu’à Koulouba, pour informer de vive voix le président ATT afin qu’il s’implique personnellement dans la lutte contre ce mal. C’est une question de survie », a suggéré Néné Sourakassy.

Toumany Diabaté a invité les artistes à transcender les petites querelles de personnes pour constituer un bloc unique et fort.

Le département de tutelle a aussi eu sa dose dans les accusations. Certains artistes trouvent que le ministre de la Culture bien qu’étant artiste ne se limite qu’à des sorties médiatisées et des discours pompeux soit pour incinérer des cassettes ou condamner le piratage.

Plusieurs propositions ont été faites parmi lesquelles une marche de protestation sur le Bureau malien des droits d’auteurs ce mercredi et la dissolution de celui-ci.