LA
PIRATERIE EN PLEINE FORME
Mali
K7 en faillite, Seydoni en chômage technique :
Que va faire le ministre Sissoko ?
Un dicton bien connu du terroir bamanan dit ceci « On n’est
humilié que lorsqu’on parle ». Le dicton s’applique
fort bien au ministre de la Culture, Cheick O Sissoko qui, il n’y
a pas longtemps, avait juré de démissionner au cas où
il ne réussirait pas à éradiquer le phénomène
de la piraterie. Comme pour le prendre au mot, la piraterie ne s’est
jamais aussi mieux portée.
Pire,
c’est sous son administration que les deux unités industrielles
de production d’œuvres musicales, frappées de plein
fouet par les effets pervers de fléau se sont décidées
à envoyer tout le monde en vacances. C’est fait et le lot
des chômeurs a pris l’ascenseur.
Parlant
des méfaits de la piraterie des œuvres artistiques en public
et de la manière la plus solennelle, le cinéaste ministre,
Cheick O Sissoko promettait de rendre le tablier au cas où il se
trouverait dans l’incapacité d’éradiquer la
piraterie dans les plus brefs délais. Aujourd’hui, le constat
est accablant. La piraterie n’a pas reculé d’un iota,
mieux elle a fait des bons considérables en avant. Conséquences
: deux de nos meilleures maisons de productions, à savoir Mali
K7 et Seydoni Mali viennent de mettre leurs personnels en chômage
technique. Elles ne seraient plus en mesure de faire face aux charges
récurrentes et incompressibles à cause de la concurrence
sauvage que leur livrent les œuvres piratées. L’annonce
officielle a été faite au cours d’un point de presse
animé par les responsables des deux structures, à savoir
: Fousseyni Traoré de Seydoni et Philippe Berthier de Mali K7 ;
C’était le 16 mars dernier, au siège de Mali K7.
Cette
situation résulte des délits impunis voire de forfaitures
des responsables politiques et administratifs qui ne font absolument rien
pour lutter contre un fléau minant à la fois la vie des
artistes et des maisons de productions. Lesquelles ont investi gros pour
réaliser ce qui est en train de partir en fumée aujourd’hui.
Les responsables des deux structures se disent profondément choqués
par l’ampleur du gâchis. « Il est pratiquement devenu
impossible de ne pas rencontrer son produit contrefait 24 heures seulement
après la mise en vente sur le marché…Mali K7 et Seydoni
ne peuvent plus faire face à l’ampleur de la situation qui
leur ôte toute possibilités de payer les salaires, les impôts,
l’INPS et les droits d’auteurs. Les structures ainsi acculées
à la faillite pointent à l’unisson un doigt accusateur
vers les autorités qui ne font absolument rien pour éradiquer
le phénomène ».
Alors, après la chute des deux géants bamakois de la production,
n’est-on pas en droit de s’interroger quand est-ce que le
ministre honorera-t-il son engagement.
Sory
Haïdara |