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![]() Bassi Kouyaté "Chants de Griot Bambara " Bassi Kouyaté est né en 1968 à Banamba, dans la région de Koulikoro, au Mali. Troisième fils du griot Djiguy Kouyaté, il est pourtant le seul musicien professionnel de sa famille. Remarqué très tôt pour la chaleur de sa voix et sa virtuosité dans le jeu du n'tamani [1], du n'goni [2], puis de la guitare, il est engagé dans l'ensemble instrumental du cercle de Koulikoro à l'âge de dix ans, et y joue jusqu'en 1984. A l'image d'un bon nombre d'artistes maliens, il décide alors de tenter sa chance à Abidjan, et de vivre de son art.
Mais
pour mon père, qui est un traditionaliste, la guitare apparaissait comme
un danger. C'était l'instrument des drogués et des alcooliques et sûrement
pas celui des griots.
Il avait peur qu'en l'adoptant, je laisse tomber la tradition et que
j'abandonne le répertoire des griots.
Aussi, commença-t-il par m'interdire d'enjouer. J'entrai donc dans la
clandestinité et entrepris d'en faire l'apprentissage la nuit. Chaque
nuit, vers deux ou trois heures du matin, je me levais et prenais
mon instrument. Mais une nuit où il ne parvenait pas à dormir, Ba
Djiguy se leva et entendit ma musique. il décida de me surprendre,
mais soudain, il se rendit compte que le morceau que je jouais était
un de ses préférés dans tout le répertoire des griots.
C'était le morceau même que m'avait appris ma tante, Kani
Kouyaté, qui était une très grande chanteuse: c'était le "Tara".
Aussitôt, mon père entra dans ma chambre et me prit dans ses bras en
me disant de lui pardonner sa mauvaise conduite à mon égard. A partir
de ce jour, il me fit souvent appeler pour lui jouer à la guitare ses
airs favoris [4]". [1]
n'Tamani (n'tama): Tambour
d'aisselle en forme de sablier; très répandu dans toute l'Afrique de
l'Ouest Monté de part et d'autre par deux peaux de chevreaux soigneusement
apprêtées, reliées l'une à l'autre par un système de lanières sur lesquelles
on appuie pour faire changer le son en même temps que la tension des
peaux, le tamani bambara se distingue de son cousin bobo (Mali et Burkina
Faso) par sa taille plus petite et surtout par le jeu du musicien. Les
griots bambaras jouent à la fois avec la paume et les doigts de la main
gauche et avec une petite baguette recourbée en forme de canne, tenue
dans la main droite. Le musicien joue assis ou accroupi, le tambour
coincé entre son aisselle et sa jambe gauche, ce qui libère complètement
le bras droit, alors que la plupart des instrumentistes issus des autres
groupes ethniques qui utilisent le n'tama emploient le bras gauche pour
tenir l'instrument et serrer plus ou moins les lanières. |
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MAJ 15/01/2004 |