N° 41
08 décembre 2003
 

Dédicace
Lassy King Massassy mettra sur orbite "Niokala So" son tout dernier album qui fait fureur en ce moment à Bamako. Pour l'occasion en l'absence de "l'homme fort du regime" (voir Mag 40), Le roi a fait appel à Fanga Fing (la force tranquille), Diata Sya (la boule d'énergie), Djénie, Tassouma Woyo (les ambianceurs de Bamako Coura), Maicheur B, Kisto Dem (la boule d'énergie), Sadio Sidibé (la star montante de Biriko), les Zion B. (les ambassadeurs du ghéto), les Cool Girls et les Tata Pound (les gros calibres). Une belle fête en perspective au palais de la culture de Bamako, surtout quand on sait que le tube Babayo fait actuellement fureur. Nous y reviendrons.

Habib Koité Live
Habib Koité (Meilleur Artiste de l’Afrique de l’Ouest au Kora Arwards, Chevalier de l'ordre des arts et lettres de la République Française), dédicacera son double album live le 12/12/2003 à l'espace culturel Bouna sis ancien aéroport ACI 2000. « Fôly » puisque c'est de ça qu'il s'agit est un panorama de son très riche et varié répertoire. Alors que de nombreux artistes africains ont choisi de se lancer à la conquête de l’Europe et de l’Amérique du nord en métissant leur musique par des sonorités occidentales et que d’autres s’activent à perpétuer la musique traditionnelle de manière rigoureuse, Habib Koité s’est choisi une voie et une voix bien à lui, à la fois imprégnée de traditions de son pays et bien inscrite dans son époque. Tout au long de sa carrière, forte de 3 CD et d’innombrables concerts autour du monde, Habib a su développer un jeu de guitare personnel dans lequel on pourra déceler tout autant des influences de chez lui que celles d’autres styles musicaux comme le blues ou même, ici et là, quelques touches de « son » cubain ou de flamenco. On retrouvera également dans sa musique un échantillon du riche instrumentation traditionnel malien comme le tamani, le balafon ou le ngoni. Des arrangements musicaux qui mettent en valeur son chant intimiste.
Mais c’est surtout sur scène que se révèle le guitariste virtuose qu’est Habib Koïté. Voilà la raison principale de ce CD enregistré entre les Pays Bas, l’Italie, La Suisse et l’Allemagne. Réservation CCF – Mali k7 – Bouna ou au 674 28 95, 637 61 12, 673 79 95 et 679 01 03

Yèrèdon

Koko Dembélé nous revient avec un nouvel album "Yèrèdon". Enregistré au Studio JBZ à Abidjan, Yèredon est un album de 10 titres mélodieux. Yèrèdon sera mis vente au Mali par les soins de Mali k7 SA à la veille des fêtes de fin d'année. Vous aurez très bientôt un avant goût de cet opus sur les ondes des stations FM. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

Que sont-ils devenus?
"Que sont-ils devenus" est une nouvelle rubrique que votre Magazine d'information musicale tentera de répondre. Une fois tous les deux mois, nous ferons un gros plan sur les anciennes gloires de la musique malienne. Pour ce premier numéro nous avons choisi Harouna Barry même s'il n'a pas totalement rompu avec le milieu.

Harouna Barry, Artiste. La vocation de la musique
Saxophoniste atypique, compositeur et arrangeur de talent, Harouna Barry est l’une des têtes pensantes de la musique malienne. Après une longue carrière au service de l’État, il a aujourd’hui décidé de se consacrer entièrement aux jeunes tout en aidant ses compagnons à vivre leur retraite.
Je suis enseignant de profession et artiste par vocation”, aime à répéter Harouna Barry, l’un des monstres sacrés de la musique malienne. Cette confession traduit toute la passion de l’homme qui peut légitimement dire qu’il est né artiste sans que personne ne crie à la vanité. Parce que son talent artistique est inné. Et son parcours est tout à fait atypique parce qu’il n’est pas du lot des “Cubains” du Mali. Mais, il ne les envie en rien.
“J’ai été toujours attiré par la musique et j’ai appris à jouer plusieurs instruments sans que quelqu’un me les enseigne”, explique le maestro qui a passé 35 ans au service de la nation et qui a fait le bonheur et la réputation du National Badema du Mali. Le don naturel de l’artiste lui a permis d’enseigner des instruments à ses camarades. Un enseignement qui se faisait à l’aide de moyens rudimentaires comme des boîtes de conserves, les vieilles bouilloires. “Certains apprenaient la percussion, par exemple, en jouant sur leur cuisse”, se rappelle-il.

La première formation de Harouna Barry a été l’Askia Jazz, une formation crée par les élèves du Lycée Askia Mohamed en 1960. A partir de 1962, il crée le Rônier Jazz avec les Taras. Professeur de français et de géographie, Harouna est muté à Gao à la fin de sa formation (1964-65). Une année plus tard, il retrouve la terre de ces ancêtres, Kayes. Son talent, son ingéniosité et son ambition musicale lui ont permis de s’illustrer et de devenir finalement le directeur de l’Orchestre le Goffé Star de Kayes. Et c’est là qu’il s’est initié au saxophone pour relever un défi. En effet, “les anciens ne cessaient de nous critiquer en disant qu’il n’y avait pas assez d’instruments à vent dans notre orchestre. J’ai alors un jour décidé de m’essayer au saxophone. Mes camarades ont été séduits par mes premières notes et je n’ai plus arrêté”, se souvient-il. Personne ne lui a donc appris à jouer à cet instrument comme aux autres. N’empêche qu’il dit avoir des pères spirituels au saxo comme Tidiane Koné (Rail Band), Fela Kuti (Nigeria) et Manu Dibango (Cameroun).

C’est alors qu’il était le chef d’orchestre du Goffé Star que Harouna Barry a été sollicité, en 1975, par les Boncana Maïga et Kalil Traoré pour se joindre aux musiciens de l’As Marabias qui avait besoin d’un saxophoniste talentueux et expérimenté. Un groupe formé par les “Cubains” de la musique malienne. C’est ainsi qu’il a eu à côtoyer les Boncana, Kalil, Bah Tapo, Baba Traoré, Amadou Bâh, Alou Traoré, Dramane Coulibaly, Issa Falaba Traoré... Après un bref passage comme directeur artistique de l’Ensemble instrumental national du Mali (1985-1986), Harouna Barry a été rappelé pour diriger le National Badema du Mali. Une responsabilité qu’il a assumée jusqu’en 2001. Année durant laquelle il a fait prévaloir ses droits à la retraite après 35 ans de bons et loyaux services.

Et pourtant, Harouna Barry n’est pas encore vieux. Ce terme, “vieux”, il ne veut pas l’entendre parce que, malgré ses 59 ans, il dit à qui veut l’entendre qu’il n’a que... 18 ans. “On ne vieillit que dans la tête. Et mentalement je suis encore très jeune”. Depuis sa retraite, Harouna a fondé l’orchestre “Les Barons” avec certains de ses camarades comme Ferdinand Coulibaly. Une formation dotée en instrument par l’ancien chef de l’État, Alpha Oumar Konaré. “Cela m’a beaucoup réconforté. Si je n’étais pas parvenu à me reconvertir de cette façon, je serais devenu fou. Parce que je n’aurais pas compris qu’on me laisse tomber après avoir rendu tant de service à ma patrie”, explique le Chevalier de l’Ordre national du Mérite. Pour lui, ce que la musique lui apporté, c’est la confiance et l’estime des jeunes. “Aujourd’hui, je suis en mesure de faire déplacer n’importe quel musicien à n’importe quelle heure et vers n’importe où. Cela est extrêmement important. Aucune fortune ne peut valoir à l’homme une telle confiance”, dit-il.

Même à la retraite, Harouna Barry continue à mettre son expérience au service des stars comme Haïra Arby et des jeunes dans une salle qu’il occupe actuellement à la Maison des jeunes. “Il est entièrement dévoué à la formation des jeunes. Courtois et disponible, Harouna nous enseigne beaucoup de choses utiles pour mener une carrière artistique. Et, en retour, il ne nous demande rien. C’est la preuve qu’il a l’amour et la passion de ce qu’il fait”, témoigne une jeune cantatrice. L’ambition de Harouna Barry, c’est de pouvoir transformer cette salle en Centre formation en chorégraphie et d’initiation aux instruments à vent. “Il est aujourd’hui urgent d’initier les jeunes à nos danses pour éviter leur prostitution. Nos danses se perdent au profit des pas de danse venus d’ailleurs. Elles sont donc aujourd’hui au bord de l’étouffement. Il est donc temps d’agir”.En attendant d’avoir les moyens de réaliser ce projet, Harouna poursuit ses expériences musicales avec les ADS, Soufountera, François Dembélé (promoteur du Santoro/Percussion). Et son prestige s’en sort chaque fois grandi. Ce qui est amplement mérité par le maestro.
Moussa Bolly

Les meilleures ventes de l'année 2003 au Mali
A
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Artiste Album
AA
     
Artiste
Album
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01
10 Seydou Camara Mali Den
A
06
10
Déniba Sanogo Jolie
02
 
Mamou Sidibé
Foulbé
 
07
 
Idrissa Soumaoro
Koté
03
  Tata Diakité Djama
 
08
 
Salif Keïta
Moffou  
04
 
Kon Kan Ko Sata
Moussouw
 
09
 
Madou Camara
& Mah Kouyaté  
05
 
Tata Diakité
Hommage (Best Of)
 
10
 
Rokia Traoré
Bowboï
A = Cette semaine / B= La semaine dernière              
           
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