Bassékou
Kouyaté Ngonifola
Le prince des cordes
Descendant
de la lignée des grands ngonifôlaw
(joueurs de ngoni)
Bassékou Kouyaté a énormément contribué
à la promotion de cet instrument mythique et légendaire
dans le monde. De Garana (Baréouli) à Bruxelles en passant
par Ségou, Bamako, Abidjan, Ouagadougou, l'Espagne, l'Italie,
les Etats-Unis…, le virtuose de l'instrument mythique peut se
vanter d'une glorieuse carrière.
L'héritage
est la meilleure source de l'inspiration. Et Bassékou
Kouyaté s'est abreuvée à de limpides sources.
Né en 1966 à Garana (Tamani, préfecture de Baréouli),
son père, Moustapha Kouyaté, était sans doute
le plus grand joueur de ngoni
de la contrée. Un talent et une virtuosité qu'il mettait
naturellement au service de la symphonie vocale de sa cantatrice d'épouse,
Yagaré Damba. Incomparable dans ses rythmes traditionnels comme
le ndjaro, le duo a fait fureur dans les milieux peulhs et djogoramès.
"Le
ngoni était
le jouet des enfants dans notre famille. Nous rivalisions dans sa
confection et dans sa maîtrise. A 12 ans déjà,
je le maîtrisais à merveille", se rappelle
l'héritier des Kouyaté. Entre l'école coranique
et les manifestations folkloriques, l'enfant a eu le temps de mûrir
et de faire le choix d'une carrière. En 1979, son père
étant malade (décédé en 1984, paix à
son âme), le jeune virtuose accompagne sa mère en tournée
en Côte d'Ivoire, au Burkina, etc. C'est la première
ouverture d'un destin qui allait le conduire à sillonner le
monde.
La suite
de la carrière de Bassékou s'est dessinée au
fil des rencontres. Rencontre d'abord avec Cheick
Oumar Diabaté, le mari de la cantatrice Naïny
Diabaté, à Ségou en 1983. Le guitariste
et le ngonifôla
deviennent amis dans la vie et complice sur scène. Une amitié
et complicité qui les amène à s'installer Bamako
où ils voient les opportunités d'une belle carrière
artistique se multiplier. Ils sont derrière presque tous les
meilleurs arrangements avec la quasi totalité des cantatrices
: Koni Koumaré, Naïny
Diabaté, Tata Bambo Kouyaté…
En 1987 Bassékou fait connaissance avec Toumani
Diabaté, la grande révélation de la kora
des années 80. Une rencontre qui va lui permettre de faire
un bond décisif dans sa carrière. Deux ans plus tard,
les compères entreprennent une tournée sous-régionale
qui les conduit en Côte d'Ivoire, Burkina… Ils s'envolent
ensuite vers la Belgique où ils sont invités par les
organisateurs du Folk Festival Donaterre. Cette fois-ci, Habib
Koité "L'Enfant du Khasso" est également
du voyage. "C'était notre première sortie du
continent africain. Et nous devons ce privilège à Toumani
Diabaté", reconnaît l'époux de la
grande cantatrice Amy Sacko.
En 1990,
il est le seul représentant du Mali au Festival du Banjo de
Tennessee (Etats-Unis). Il se rappelle que "j'étais
le plus jeune des artistes invités. Mais, j'ai eus un succès
phénoménal". Au point de se faire remarquer
aussitôt par Taj Mahal, à
la splendeur de sa célébrité. "Nous
avons tout de suite sympathisé. Nous avons fait des émissions
ensembles… Il m'a dédié une chanson et j'en ai
fait de même", souligne celui qui allait devenir par
la suite le Prince des cordes.
A son retour, le jeune instrumentiste est sollicité par le
Sénégalais El Hadj Ndiaye comme Requin (musicien) de
son "Studio 2000" de Dakar. Cela lui permettra de progresser
énormément au contact des stars comme Baaba
Maal, Thione Baladio Seck, etc.
Peu de temps après, Toumani
Diabaté le sollicite pour l'enregistrement de son album,
"Bérébéré", à Abidjan
avec des musiciens japonais et l'ingénieur de son de Stevie
Wonder. Les amis vont rester longtemps ensembles puis qu'ils vont
fonder le "Trio manding" avec Kèlètigui
Diabaté (balafon).
Un trio qui va parcourir le monde, du pôle nord au pôle
sud, pour la promotion des instruments et des rythmes du pays et tenir
les foules en haleine.
Le groupe associé à plusieurs expériences musicales
comme la "Symphonie mandingue", "Symétrie Orchestra",
et "Songhaï II". C'était au début des
années 90. Des expériences qui ont permis au talent
confirmé de partager son savoir et sa passion avec des célébrités
mondiales comme Carlos Santana, Jackson
Brown, Ali Farka Touré,
Cheick Tidiane Seck, Bonnie
Raitt… Excusez du peu !
Suffisamment armé, Toujours à la recherche d'autres
sonorités, Bassékou crée son propre groupe en
2003. Il s'agit de "Samagéra" dans lequel on retrouve
bien sûr sa talentueuse épouse, Amy
Sacko. Le couple s'est adjoint Lassana
Diabaté (balafon),
Adama Diarra (djembé)
et Fousseyni Kouyaté (ngoni
basse). A peine rentrée d'une tournée mondiale qui l'a
conduit en Espagne, en Belgique, en France, en Suisse, en Azerbaïdjan,
au Japon…, il s'apprête de nouveau sillonner l'Europe.
Seule ombre au tableau, la discographie de Samagéra est étrangement
vide. "Chaque chose a son temps. Nous avons un répertoire
assez fourni, mais le groupe est très jeune. Nous voulons d'abord
lui donner une assise solide dans le show biz international. Et puis,
nous ne voulons pas travailler avec n'importe quel producteur. Mais,
notre album ne va plus tarder. Inch Allah", promet le chef
d'orchestre.
Festival
de ngoni
C'est avec passion que l'artiste parle de son instrument. "Le
ngoni se prête
à toutes les expériences parce qu'on peut l'accorder
avec tous les sons et tous les rythmes. Avec cet instrument on peut
faire du blues, du jazz, de la musique classique…",
enseigne-t-il.
Le projet qui tient Bassékou est l'organisation d'un Festival
de ngoni à
Bamako. "Le ngoni
est l'un des premiers instruments de musique du Mali. C'est un instrument
mythique chargé d'histoire. Une histoire qui est de plus en
plus méconnue. Cela est inacceptable parce que ce n'est pas
un instrument à négliger. Il est lié à
l'histoire de ce pays et de son peuple. C'est un instrument privilégié
des cours royales. On ne jouait pas le ngoni
pour n'importe qui", explique avec une perceptible ambition.
Il précise que "le festival vise à revaloriser
le ngoni. Des
maîtres de la parole seront invités pour raconter son
histoire. Des participants viendront également de tous les
pays africains, asiatiques et européens où le ngoni
se joue".
Le virtuose
veut rassembler au tour de son projet et de sa passion des ngonifôlaw
du Maroc, du Japon, de la Chine, Sénégal, Burkina Faso,
Espagne… A l'entendre, le projet est assez bien avancé
pour se réaliser l'année prochaine. Il a eu des engagements
un peu partout dans le monde et des soutiens au plan national. A commencer
par l'engagement personnel du ministre de la Culture, Cheick Oumar
Sissoko.
Carrière
bien remplie
L'organisation de ce festival sera un tournant décisif dans
la suite de la carrière artistique de Bassékou
Kouyaté. Un parcours qui l'a jusque-là comblé
de bonheur. "Il ne faut voir la réussite d'une carrière
sous le seul aspect de la richesse financière. Je suis satisfait
de ma carrière parce que j'ai eu le privilège de me
frotter à beaucoup de talents. Mieux, j'ai joué avec
des célébrités mondiales. Et j'ai tissé
de solides relations amicales et professionnelles un peu partout dans
le monde". Et, à 37 ans, cela ne fait que commencer
pour l'enfant de Garana qui sait merveilleusement ménager sa
monture pour galoper vers d'autres succès et expériences
musicales.
La
Dédicace a tenu ses promesses
Vendredi 12 décembre 2003, à l'Espace Culturel Bouna,
Habib Koité et
son groupe Bamada ont dédicacé leur tout premier album
Live intitulé "Fôly". Un panorama de son riche
et varié répertoire fort de 3 CD. C'est d'ailleurs pourquoi
les artistes maliens (les balafonistes sénoufo, Alou
Sam, Tata Pound,
Lassy King Massassy, Babani
Koné, Bassékou Kouyaté
et sa femme Ami Sacko) se sont mobilisés
pour apporter leur soutien au globe trotteur malien qui venait de
boucler une tournée australienne. Le double album live de "Foly"
est en vente depuis le lundi dernier sur support cassettes et CD.
Salif
Keita et le groupe Africando en concert à Cotonou
Salif Kéita et
son groupe sont partis vendredi dernier pour Cotonou. Dans la capitale
Béninoise, "l'enfant bénis du Djoliba" présentera
son dernier tube "Moffou" qui continu à caracolé
en tête des hits africains. Quant au groupe africando, il ne
fait aucun doute que le groupe, constitué de Gnonas
Pedro, Bambino et autres, voyagera
dans le passé en présentant tous les albums sortis par
le groupe.
Coté
Mali K7 S. A
Cette semaine sera marquée par plusieurs sorties au premier
rang desquelles, on note Aicha Kouyaté
"la Tigresse". Originaire de Tibri, un village situé
à une dizaine de kilomètre de Siguiri, Aicha est la
fille de Alama (musicien claviste) et Djéli Sétou Kouyaté
(chanteuse confirmée de Siguiri). La mort prématurée
de sa mère, pousse la petite Aicha à embrasser une carrière
musicale. Elle fait le chœur de Sékouba
Bambino dans son tube "Appolo". Elle quitte sa guinée
natale pour le Mali, à Bamako elle complètera sa formation
auprès de Tou Diakité,
Lobi Traoré, Fadima
Kouyaté et Moussa Traoré
dit Taras. Comme dit l'adage "bon
sang ne saurait mentir", Aujourd'hui notre Aicha
Kouyaté a prit la résolution de voler de ses
Ailes et ce la avec la complicité de MBD production.
Awa
Poulo,
de son vrai Awa Coulibaly, elle est originaire de Dily. Awa
Poulo, elle la fille de Souleymane et de Ina baba Coulibaly
qu'on ne présente plus aux mélomanes maliens. Comme
la plupart de nos artistes, elle débute sa carrière
musicale en reprenant les tubes de sa mère chaque fois que
l'occasion lui était donnée. C'est ainsi elle fut sélectionné
pour faire le solo de chœur de quartier Sirakoro Dounfin. Aguerrie
par cette expérience, sa mère, Ina Baba l'enrôle
dans sa formation, ensemble ils parcourront le Mali entier, elle quitte
l'école pour se consacrer à sa carrière artistique.
En l'absence
de Ina Baba, partit pour la France, la petite Awa prend la résolution
de combler le vide. Elle sollicite le concours des musiciens de sa
mère. Ensemble, ils enregistreront quelques titres pour la
télévision malienne. C'est le déclic, MBD Production,
l'engage pour 8 titres somptueux. Album singulier, La petite Awa chante,
la paix , l'amour et incite ses concitoyens aux travail.
Koko
Dembélé nous revient avec un nouvel album "Yèrèdon".
Une œuvre qui va sans nul doute séduire et conquérir
les rares âmes qui étaient jusque-là indifférentes
à son talent.
Bonne Fête de fin d'année avec les talentueux Aicha
Kouyaté, Awa Poulo et Koko
Dembélé.